Le hêtre de Ponthus, classé arbre remarquable de Bretagne, n’a pas résisté sous l’assaut de la tempête Ciaran. Vendredi 3 novembre, les habitants de Brocéliande se sont réveillés avec ce triste constat et les messages ont afflué sur les réseaux sociaux. Les médias ont largement relayé la nouvelle.
Un symbole ancré
Ce magnifique hêtre, représentait un symbole pour de nombreux habitants du massif ainsi que pour les voyageurs de passage. Selon la légende, il était à la fois le gardien séculaire des ruines du château et le témoin des légendaires joutes du chevalier Ponthus.
Bien que l’arbre poussât sur une partie privée de la parcelle, non loin de la fontaine de Barenton, chacun pouvait admirer sa silhouette qui se déployait sur la crête.
L’un des co-gérants du groupement forestier, lui aussi ému par cette perte, témoigne : « De loin, on s’étonne de ne plus voir, dans les hauteurs de Brocéliande, ce géant qui a cédé sous la puissance du vent et le poids des ans ». Il rappelle néanmoins que « Ces vieux arbres qui nous semblent intemporels, sont, comme nous, mortels. »
Ainsi va le cycle de la vie
En effet, ce colosse a qui l’on prêtait entre 150 et 300 ans montrait des signes de vieillesse. Les feuilles ne poussaient plus sur sa canopée (le haut de l’arbre). Mais plus encore, c’est l’invasion du « dendroctone », un insecte parasite, qui lui a été indirectement fatal. Les pins infestés qui l’environnaient avaient dû être coupés pour éviter le pire. Car, à chaque coup de vent important, certains d’entre eux tombaient en abimant le hêtre. Privé de cette escorte végétale, l’arbre séculaire déjà affaibli, était à la merci des vents dominants et de la sécheresse.
Heureusement, la pérennité de la forêt est assurée grâce à de jeunes pousses de hêtres et de chênes qui foisonnent sur la parcelle. Mais le souvenir du hêtre de Ponthus restera à l’esprit, comme l’un des symboles forts de Brocéliande.
©Crédit photo Philippe Manguin
